7 décembre 2018 5 07 /12 /décembre /2018 10:58

Déclaration de l'union des syndicats SUD Éducation Basse-Normandie

lors du dépouillement du scrutin de l'académie de Caen

Jeudi 6 décembre 2018

 

SUD éducation s’est toujours opposée au choix du vote électronique imposé par le ministère de l’Éducation Nationale. La distribution du matériel de vote plus que parcellaire, le déroulement catastrophique de la première journée et plus généralement celui des élections lors de la semaine écoulée démontre, s'il en était encore nécessaire, que nous avons eu raison.

D'abord, le taux de participation s'avère de nouveau catastrophique : en dix ans, des dernières élections organisées physiquement aux élections de cette année, la participation est passée de 60 % à 40 % !

Sans les efforts de pédagogie de l’ensemble des organisations syndicales pour expliquer la procédure et accompagner nombre de collègues dans l’expression de leur droit, sans leur intervention auprès de l'administration pour signaler les anomalies, la participation frôlerait le ridicule ! Alors aujourd'hui ne venez pas nous tenir des discours éculés sur le supposé désintérêt des collègues pour ces élections puisque votre responsabilité dans cet échec est clairement engagée.

Les obstacles que certain-es ont dû franchir afin de pouvoir voter, la complexité des opérations de vote, la difficulté à récupérer son matériel de vote, la difficulté d'accès aux plates-formes sur internet, les dysfonctionnements informatiques sont les symboles du parcours du combattant qu'a été pour certain-es le simple fait de voter. A cela, ajoutons l'individualisation, voire l'isolement de l'acte de vote, que représente un tel scrutin !

Comparez d'ailleurs les taux de participations des élections aux conseils centraux des établissements du second degré et ceux du scrutin d'aujourd'hui... La différence est flagrante et nous l'expliquons simplement : l'un se fait par voie électronique et l'autre de manière classique !

 

Ensuite, ce scrutin constitue à bien des égards une véritable atteinte aux droits démocratiques des personnels les plus précaires (AED, AESH, contractuel-les…) Le taux de participation est dramatiquement bas et il en va de votre responsabilité ! Vous êtes coupables d'avoir sciemment empêcher les plus précaires de voter en ne leur communiquant ni leur Numen, ni leur adresse professionnelle et encore moins leur notice de vote. Cette pratique met de nouveau en exergue le mépris que vous exercez à l'encontre de ces personnels, mépris se traduisant par une différence flagrante de traitement entre les personnels contractuels et les personnels titulaires. Partout dans l'académie, de nombreux personnels ont éprouvé des difficultés à voter ou bien ont été privés de ce droit à cause d'erreurs purement administratives ou techniques !

Il est inadmissible que des erreurs administratives et des rigidités techniques fassent entrave au droit démocratique fondamental des travailleurs de désigner leurs représentant-es !

Le rôle de l'administration est en effet de permettre aux électrices et aux électeurs d'exercer leurs droits, pas de les en empêcher ! En conséquence, nous considérons que l'administration aurait dû prendre les mesures nécessaires pour permettre la résolution de ces problèmes, d'autant plus que les difficultés des contractuel-les étaient connues depuis les expériences semblables lors des élections précédentes.

 

Nous n’avons par ailleurs aucun moyen de contrôle réel sur l’authenticité du vote.

Nous sommes censés nous contenter de faire confiance à des « experts indépendants » nous garantissant l’authenticité des votes alors même que de nombreux collègues ont été écartés du scrutin. Nous avons donc été contraints de déléguer notre mission d’observation et de contrôle et cela ne peut nous satisfaire.

 

Nous l'avons déjà dit et nous le réaffirmons : nous nous interrogeons sur cette volonté de maintenir un vote électronique qui, scrutin après scrutin, désorganise la bonne tenue des élections là où le vote à urnes physiques, qui a déjà prouvé son efficacité en termes de participation et de transparence, aurait été une garantie des principes démocratiques.

 

Enfin, nous refusons la privatisation de nos élections professionnelles. Des millions d’euros d’argent public ont dû être dépensés pour le résultat constaté cette semaine : un serveur qui ne tient pas 5 minutes après l'ouverture du vote et une remise en route plus que laborieuse !

Il y avait mieux à faire au service de l’École Publique !

 

Pour toutes ces raisons, Sud éducation se considère obligé, en tant que membre du bureau électronique de vote, de refuser de déverrouiller les urnes tant que tous les personnels privés de leur droit de vote n'auront pas eu la possibilité de voter. Nous invitons toutes les autres organisations syndicales, notamment celles qui ont exprimé leurs critiques sur le scrutin, à faire de même.

 

Ce refus est indépendant des résultats : notre communiqué venant après la clôture du vote et avant l'ouverture des urnes, avant que ne soit connu le moindre résultat.

Lorsque ces élections seront terminées, nous nous gardons la possibilité d’en contester les résultats sur le terrain du droit. Ces élections sont scandaleuses. Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir avec l’ensemble des personnels pour faire que cette élection soit la dernière organisée par voie électronique.

Partager cet article
Repost0
Published by SUD 61 - dans communiqués